Clichés sur Jean-Hugues Oppel : il a quatre chats, il aime les cigares et les virées à moto. Clichés, peut-être, mais l'auteur s'en délecte.
"Barbu. Lunettes. Motard. Aime les chats et les cigares. Romancier polarisé, caché derrière un cinéaste de cour et de prime profession. Branché image, puis scénario. Couleurs : noir, rouge, or. Entre autres. Franches ou satinées. Signe astrologique : scorpion (coq chinois). Mensurations : 3,450 kg et 54 cm à la naissance. Racines : Franco (maman) - Helvétique (papa) ; Lussault en Touraine, au fil de la Loire et Neuchâtel au bord du lac. Parisiennes ensuite (sept arrondissements successifs), nogentaises (en bord de Marne) depuis peu. Écrit depuis qu'il est tout petit parce qu'il adore raconter des histoires. Fait toutes ses classes (en redoublant la 6ème) au lycée Charlemagne (Paris). Excellentes notes en rédaction, puis en dissertation ; pas terribles en Philo... Bac A au bout quand même, ne parlons donc pas des mathématiques ! Abandonne très vite la noble vocation d'éboueur (en Suisse, de préférence), puis celle de plongeur chez Cousteau, ensuite de vétérinaire (cf. les mathématiques, voir plus haut). Découvre le cinéma, autre manière de raconter des histoires... Postule alors et entre à l'École Nationale d'Opérateurs Louis Lumière, dite de Vaugirard - décroche de justesse son BTS (les maths, ter repetita !). Les premières années de métier connaissent de longues périodes chômées propices à l'écriture. Science-fiction d'abord, nourrie au sein des grands maîtres : Brunner, Simak, Tolkien, Pelot, Sturgeon, Asimov, Van Vogt... Satisfaction personnelle : importante ; réussite éditoriale : nulle. Changement de style, virage au "Noir" et Polar, à l'ombre des ancêtres : Tata Christie et Tonton Doyle ; des anciens : Simenon, Steinbeck ; des nouveaux : Manchette, Klotz, Japrisot. Débuts en forme de pastiche avec un complice, c'est Canine et Gunn, promis par ses auteurs à une longue carrière... qui fera un feu tout aussi long. Mais la voie est tracée pour celui qui écrit désormais seul pour l'édition et les écrans (le petit et le grand), ne tourne plus, mais ne désespère pas un jour de dire "Moteur !" lui-même."
Jean-Hugues s'est promis de réaliser un jour son propre film, après avoir été successivement deuxième assistant caméra sur Saxo , Lacenaire, La Passion Béatrice, La vie et rien d'autre, puis premier assistant caméra de Roman Polanski pour La jeune fille et la mort en 1994. Pendant tout ce temps, il écrit, publie des romans dans la Série Noire.
C'est à cette époque, en 1994, qu'il s'impose dans le milieu du roman noir avec Brocéliande sur Marne pour lequel il obtient le Prix Mystère de la Critique 1995. Dès lors, il n'est plus l'assistant de personne : Ambernave se voit récompenser du Grand Prix de Littérature Policière en 1996, une voie royale se trace, la vraie, celle qui couronne le talent, salée d'humour et une multitude de prix en guise de gabelle : Prix Sang d'encre 1998 avec Ténèbre, Trophée 813 2000 attribué à Cartago et, en 2002, le Prix Polar de Cognac ira à Chaton : Trilogie, un polar politique, genre dans lequel Jean-Hugues Oppel se lance, mettant en scène Chaton, un homme qui veut venger la mort de sa femme, de ses enfants et ... de ses trois chats : un des meilleurs polars des années 2000. Suivront French Tabloïds en 2005, Prix Mystère de la Critique 2006, et Réveillez le Président en 2007. Entre les deux, en 2006, parait La déposition du tireur caché, un court roman dans la collection Suite Noire des éditions La Branche, dont le titre est un hommage à Jean-Patrick Manchette.
Les inconditionnels de l'auteur ont dû patienter six longues années pour qu'il publie, en février 2013, un nouveau roman (hors jeunesse) : Vostok, qui relate l'enquête de Tanya Lawrence, une envoyée spéciale de l'ONU, sur l'application du droit du travail dans un site minier.
On dit de Jean-Hugues Oppel qu'il est un écrivain protéiforme, que son style change à chaque roman mais tous les passionnés de romans noirs le diront : Oppel se reconnait dès la première page, un rythme particulier des phrases, une constance dans le choix précis des mots, une présence affranchie du style. Et puisque nous parlons de présence, comme en 2012 et 2013, il nous honorera par la sienne en 2014.